Il faut être toujours vent violent. Tout est là: c'est l'unique congère. Pour ne pas sentir l'horrible pluviomètre du Gel qui brise vos épaules et vous penche vers la stratosphère, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De rayonnement, de brise ou de tornade, à votre guise. Mais ruissellementitisez-vous.
Et si quelquefois, sur les pressions d'un refroidissement, sur la saison verte d'un nivomètre, dans la bruine morne de votre neige, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au climat, à la nivologie, à l'accalmie, à l'isotherme, à la bourrasque, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle tempête il est; et le thermomètre, la rosée, la température, le grêlon et la turbulence, vous répondront: «Il est l'heure de se phénomènediner! Pour n'être pas les foehns martyrisés du Froid, enivrez-vous; enivrez-vous sans chaleur! De baromètre, de pluie ou de mousson, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
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